Le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERAPF), en partenariat avec l’ONG Oxfam Burkina, a organisé, le jeudi 17 septembre 2020 à Ouagadougou, un cadre d’échanges sur les dépenses fiscales et les flux financiers illicites, notamment dans le secteur des industries extractives.

Des responsables du monde des finances, du secteur privé burkinabè et des Organisations de la société civile (OSC) se sont réunis dans le cadre du projet « Initiative multiforme pour une économie humaine en Afrique (WAF) », pour toucher du doigt les réalités qui existent dans les entreprises minières. Cette rencontre, organisée le jeudi 17 septembre 2020 à Ouagadougou, par le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-PF), en collaboration avec l’ONG Oxfam Burkina, se veut un lieu d’informations, de débat, de réflexion, mais aussi d’interpellation et d’action. Cette plateforme existant depuis 2018, selon le président du Conseil d’administration (PCA) du CERAFP, Abdoul Dembélé, vise la promotion de la justice fiscale afin de contribuer à la réduction des inégalités au Burkina Faso. « Les efforts des administrations fiscales de nos pays sont fortement annihilés par les dépenses fiscales liées aux mesures dérogatoires (…) et l’utilisation du système fiscal par les multinationales à travers le phénomène de flux financiers illicites », a-t-il fait savoir lors de son exposé. Cet état de fait, a-t-il remarqué, conduit à une perte de revenus, estimée par le gouvernement en raison du fait qu’il accorde des allègements fiscaux ou des préférences à une classe particulière de contribuables. « Nos pays connaissent depuis plus d’une décennie un boom dans le domaine des industries extractives. Chacun veut attirer le plus d’investisseurs sur son territoire desservant du même coup les intérêts des populations », a-t-il déploré. Afin d’apporter une amélioration sur le choix des dépenses fiscales et la réduction des pertes de recettes induites par les incitations fiscales et les flux financiers illicites, le secrétaire exécutif adjoint du Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC), François Moyenga, a jugé « bon » la plateforme des OSC avec le CERA-FP. Pour lui, en plus de la lutte contre la corruption, son association étend ses ailes dans les questions fiscales. « Ce domaine relève de la grande corruption, estimée à des milliards F CFA. Ce qui est néfaste, c’est de savoir que cette grande corruption peut dévoyer l’autorité publique », a-til dit. Au terme de leurs échanges, les acteurs, selon lui, vont mener des réflexions afin de trouver des solutions pour recadrer l’assiette fiscale dans le secteur minier au pays des Hommes intègres.

 

 

Oumarou RABO

(Collaborateur)

Sidwaya


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